| glorendhel | | Maitre de Guilde |  | | 67 messages postés |
|  Posté le 02-06-2004 à 20:28:40   
| | Tableau de l’économie Française en 1850
La France est déjà engagée dans l’industrialisation et cela est déjà visible dans son commerce extérieur. De 18 50 à 1854, 72% des importations sont des matières premières et 67% des exportations sont des produits manufacturés. Cependant, les structures pré-industrielles pèsent encore sur l’économie. L’agriculture, ancien secteur dominant, a du mal à se moderniser et à accepter la révolution industrielle.
A) Le poids de l’agriculture
Entre 1840 et 1845, en France, 52% de la population active est employée dans l’agriculture, le secteur industriel ne représente que 26% de la population active et le secteur tertiaire seulement 22%. A l’inverse, en Grande Bretagne, la population agricole ne représentait que 32% en 1811.
Cependant, les techniques agricoles évoluent, la culture de la pomme de terre se développe. Les substituts de céréales, très pauvre en matières nutritives (ex : le seigle) sont remplacé par le froment. On modifie l’acidité des sols (amendement), on améliore la rotation des cultures (jachère) en introduisant des plantes fourragère et des betteraves sucrières sur les plantation > d’où augmentation de la production. Les plantations de plantes fourragères on permis le développement de l’élevage bovin (surtout dans la région du charolais qui est le premier lieu de développement de l’élevage) > Lait et Viande de boucherie.
Qui dit élevage dit création d’engrais, ce qui augmente la fertilité des sols.
Cependant, cette modernisation ne touche qu’un petit nombre d’exploitations. L’immense majorité des paysans ont encore pour seul et unique but leur autosuffisance. En l’absence de spécialisation agricole, la modernisation ne peut s’effectuer. De plus, le caractère dominant de la petite propriété (typiquement français) qui s’explique par l’adoption du partage égal entre les héritiers qui favorise le morcellement des grandes exploitations. En 1852, 68% des exploitations françaises ont moins de dix hectares.
Pour moderniser il faut investir dans du matériel agricole très cher, ce qui relève de l’impossible pour les petites exploitations. Même s’il trouve l’argent pour acheter les machines, la rentabilité de leurs terres ne suffira pas à ce qu’il rentre dans leur frais.
Les rendements sont nettement inférieurs à ceux de la Grande Bretagne, mais les familles françaises font preuve d’une ardeur au travail qui compense l’écart technologique.
Crise des années 1846 (46-48)
La famine a disparue, les agriculteurs ont vu leur pouvoir d’achat augmenté, ce qui leur a permis de consommer des produits de seconde nécessité, notamment dans le textile.
Dans les années 1846-48, la France subit une crise climatique (mauvaise récolte) qui fait chuter la production. A cela s’ajoute la maladie de la pomme de terre. Les prix alimentaires augmentent considérablement, l’essentiel du budget des français part dans l’achat du pain qui est la première source de nourriture. (Mouvement de panique, peur du manque) La population française a tout dépensée pour manger et donc la consommation industrielle chute, ce qui créer à son tour un fort taux de chômage et des troubles sociaux. > Crise financière et industrielle.
B) Atouts et handicaps
La croissance démographique de la France est plus faible que dans les autres pays européens. La consommation est donc plus lente. De plus, les français ont du mal a migré vers les villes, ils rechignent à quitter les campagnes. On observe cependant que la main d’œuvre française est une main d’œuvre d’excellente qualité dans l’industrie et l’artisanat. (Traditions)
Au XIXeme siècle, la France dispose d’une monnaie stable. En 1800 est crée la Banque de France , première banque d’émission de billets et de pièces qui obtient le monopole d’émission en 1848. Création du « franc or » ou « franc germinal » en avril 1803. Un franc or vaut 20 sous. Il se définit par son poids en or et en argent (bimétallisme). A l’époque, le Franc avait une valeur intrinsèque, on pouvait se faire fondre sa propre monnaie, une pièce valait son pesant d’or ou d’argent. D’ailleurs les français ont eu du mal à passer au billet qui n’était qu’un bout de papier et la valeur théorique. (« Monnaie fiduciaire »). Les « bas de laine », c’est les pièces d’or ou d’argent cachées dans les maisons des français qui ne faisaient pas confiance au système bancaire. Tous les billets étaient convertibles en monnaie or ou argent, ce qui présentait un risque. En effet, la banque de France mettait toujours plus de monnaie en circulation que la valeur de ses réserves d’or, et si un jour tous les français voulaient convertir leurs billets en Franc or, l’Etat et la banque de France serait en faillite.
C’est ce qu’il s’est produit en 1848-50, et d’ailleurs à partir de 1870, la convertibilité est suspendue, on a plus le droit d’échanger des billets contre des francs or.
Cependant, malgré ces inconvénients, le Franc est rester stable jusqu’en 1928 où il dévalue. Les changes restent stables, les monnaies étrangères restent convertibles en franc au même taux.
Il y a aussi le problème de la dépendance technologique. La Grande Bretagne est technologiquement en avance sur la France et celle-ci dépend de ses innovations permanentes. Même si la France construit beaucoup de machine de haute technologie, elle est en retard. Sa production est moins forte que celle de la Grande Bretagne.
En ayant une production moins grande et un coût de production plus cher, la France a protéger son économie en dressant des barrières douanières et des prohibitions > Protectionnisme Economique.
1860 Importations > moins de 1 % en produits manufacturés
1860 > 90% des machines à vapeurs utilisées sont de fabrication française
La France copie la technologie en Grande Bretagne.
C) Dualisme des structures industrielles françaises
On observe que dans cette France du 19eme siècle, cohabite mode de production archaïque et mode de production à la pointe de la technologie. Les anciennes structures pèsent sur l’évolution des techniques.
1) Le textile
Il a été le premier secteur à se mécaniser et à utiliser la vapeur. D’abord dans la filature puis dans le tissage. L’alsace et le nord sont les deux pôles à la pointe du progrès. C’est surtout l’industrie cotonnière qui se modernise. Le pole Normand est un peu plus en retard, le tissage est fait à la main avec des métiers à tisser.
La Proto industrie :système mixte, entreprise de textile et de filature se trouvent en ville alors que les ateliers de tissage se trouvent dans des fermes et la campagne, le travail est fait de manière très artisanal > Modèle préindustriel.
Cependant cette méthode nuit aux exportations, elle n’offre pas un rendement excédentaire et le coût de production est bien supérieure a celui des industrie textiles britannique entièrement mécanisés. La production française a donc trouvé un autre moyen d’exporter et de faire valoir ses produits en fabriquant des textiles de luxe et de très bonne qualité. La soierie par exemple se développe beaucoup à Lyon. Cette industrie marche sur un modèle préindustriel, la soie est confiée à des ouvriers (canuts) qui la tissent à leur domicile.
2) La métallurgie
a) les innovations techniques
Depuis l’age du fer, les techniques sont restées plus ou moins les mêmes. Minerais ferreux et du charbon qui active la combustion pour mettre le métal en fusion. On obtient la fonte, que l’on affine en enlevant le carbone et le silicium, ce qui donne du fer, si on l’affine encore plus, cela donne de l’acier.
On trouve quand même quelques innovations :
- Le marteau hydraulique et le soufflage hydraulique. Les forges sont le plus souvent situées près des cours d’eau, des forets pour le charbon de bois et à proximité des mines. Le France est donc constituée d’une multitude de petites forges.
- A la révolution industrielle, on remplace le charbon de bois par le Coke, appelé aussi charbon de terre ou houille. C’est une purification du charbon qui offre une meilleure combustion. La fonte au coke est de meilleure qualité qu’avant.
- Le puddlage, on injecte de l’air dans la fonte pour l’affiner.
- La machine à vapeur permet de remplacer les vieux marteaux hydrauliques. La vapeur remplace l’eau et permet aux forges de marcher même en temps de sécheresse, ce qui leur offre plus d’indépendance, plus de performance et rend sa production régulière.
b) La résistance de la fonte au charbon de bois
En France : 1815 : 100 000 tonnes
1847 : 600 000 tonnes Grande Bretagne : 5 000 000 tonnes en 1847
60% des fourneaux utilisent le charbon de bois. Les propriétaires sont le plus souvent des forestiers et les ouvriers des paysans. Il faut alors se demander pourquoi l’innovation du Coke ne prend pas en France ?
- D’abord tout le monde n’est pas prêt à investir dans de nouvelles technologies.
- La France bénéficie d’une main d’œuvre importante. Les campagnes sont « surpeuplées », prêt à travailler dans les usines. L’innovation est une réponse au manque de main d’œuvre. (à l’inverse de la Grande Bretagne). De plus ces ouvriers sont très stable, docile, et fournissent une force satisfaisante.
- Pendant les périodes de sécheresse, les ouvriers étaient affairés aux récoltes et donc n’étaient pas disponible pour la forge. La technologie hydraulique ne comportait donc pas vraiment de désavantage de ce coté là.
- A l’inverse de la Grande Bretagne, la France avait de très grosses réserves de bois
- L‘étroitesse du marché. La demande métallurgique n’est pas vraiment grande en France.
- Dans beaucoup de secteurs, la mécanisation fait peur. La France comble sont retard technologique par une main d’œuvre hautement qualifiée qui met beaucoup d’ardeur au travail.
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